Succession

En Afrique Centrale, dans un pays nommé Kimbavu (toute ressemblance avec un pays connu serait fortuite), s’affrontent des hommes cupides et des représentants du pouvoir local tristement corrompus. Chacun utilise force barbouzes et/ou mercenaires pour mener à bien ses plans. Le résultat : un pays à la beauté sauvage qui est pillé pour ses ressources naturelles. Au milieu de ce carnage organisé, nous suivons, d’une part, Maxime et sa femme Mathilde qui reprennent les rênes de la société familiale de bois exotique, d’autre part, Cyrille et Charles, anciens militaires et puis il y a les hommes de l’ombre… Quand ils se croiseront, personne n’en sortira indemne.

Patrick Cargnelutti nous livre un roman bien noir avec en toile de fond cette chère Françafrique. D’entrée de jeu, nous suivons ce qu’il se passe dans les alcôves du pouvoir, le vrai Pouvoir, celui qui décide qui sera roi. On entre dans l’histoire en découvrant les intrigues, les accords et les secrets, on cerne rapidement le caractère de chaque protagoniste et on assiste à la curée. Le style direct de l’auteur nous plonge au cœur de l’action dès le début et ses descriptions simples et précises donnent un goût très réaliste à ce roman. Que l’action se passe à Paris ou au Kimbavu, on visualise fort bien les scènes. Le trafic est bien documenté, les enjeux sont clairs et la lecture est fluide.

Le caractère et les attitudes des personnages clés sont délicieusement bien rendus, mention spéciale pour les présidents Moullande et Monarc qui m’ont fait particulièrement sourire (là encore toute ressemblance avec la réalité ne serait que purement fortuite).

Encore un livre pour lequel mon paradoxe préféré s’est produit : quand on le commence, on ne le lâche pas facilement car on est impatient de connaître la suite et pourtant on n’a pas envie d’arriver à la fin car cela signifie quitter cet univers si particulier auquel on s’est habitué.

Ps : le Kimbavu n’existe pas, mais il est devenu cher à mon cœur.

Lecture vivement recommandée.