En ce moment, La loi des prodiges (ou la réforme Goutard) est reprise à la Scala et vu le bouche à oreille impressionnant, je me suis empressée d’aller enfin voir ce seul en scène que j’avais ratée la saison passée.
Clairement François De Brauer devrait être un modèle pour tout apprenti comédien. Non content de proposer un texte totalement décalé, le comédien endosse une multitude de rôles grâce à d’infimes changements dans la voix ou l’attitude et le tout sans décor ou presque (juste 2/3 chaises) et on n’est jamais perdu, on sait toujours qui il incarne. La justesse de son jeu est impressionnante que ce soit un enfant ou une femme ou un clown clochard. Une vraie performance d’autant qu’il enchaine avec un rythme effréné le passage d’un personnage à l’autre. La mise en scène très rythmée se sert avec talent des lumières dirigées par François Menou et joue avec des chaises, c’est vraiment super ce qu’il peut faire avec si peu !
L’histoire : Il s’agit de la folle histoire de l’étrange Rémi Goutard. Ainsi nous le suivons depuis sa naissance jusqu’à son mandat politique où il porte une conviction totalement dingue (à mes yeux) : les artistes sont des marginaux dangereux, il faut supprimer leurs aides afin que l’art disparaisse.
Alors l’histoire ne m’a pas complètement conquise par moment, surtout au début lorsqu’il faut poser le contexte, j’ai trouvé quelques longueurs mais je n’ai pas décroché grâce au talent du comédien. J’ai particulièrement aimé le personnage de la mère qui est accrochée à sa cigarette, le rôle principal Rémi Goutard avec ses manières et ses intonations de voix et la manif contre la réforme proposée.
A la Scala, jusqu’au 2 Février 2020.
R42, culture gourmande ! 