Il est des chroniques plus faciles à écrire que d’autres et celle de Richard III, radioscopie du monstre en est une car il y a de nombreuses choses à dire mais commençons par signaler le défi relevé avec brio par la compagnie le théâtre des 400 coups et son metteur en scène Jean-Marie Ledo : faire tenir 11 comédiens sur le plateau du Guichet Montparnasse (qui me semble bien étroit pour une si nombreuse distribution) et nous livrer un épique épisode, et ô combien dense, de l’Histoire anglaise : la guerre entre les York et les Lancaster en 1h30 ! Pari réussi avec 1 chaise, 2 tabourets et quelques astuces que je vous laisse découvrir.
C’est sans doute mon Shakespeare préféré de la saison (c’est mon cinquième cette saison, après Hamlet, le songe d’une nuit d’été, le marchand de Venise et Macbeth et ils sont classés dans mon ordre de préférence) : une histoire centrée sur Richard, duc de Gloucester, avec sa fourbe ascension au trone d’Angleterre puis sa chute servie avec une adaptation qui m’a plu car dynamique et accessible.
Richard est un mal aimé, jugé fruit du diable par les uns, rabaissé par les autres, avant même d’avoir des aspirations au trone, trone occupé par Edouard son frêre. C’est sans doute pour celà qu’il a fait ce qu’il faut pour devenir le seul choix possible pour la couronne. Dans le genre, je suis prêt à tout pour gagner le trone, reconnaissons qu’il est sacrement doué même si évidemment il y a du sang d’innocent versé à la clé, on a bien dit que c’était un monstre. ( Eh Oh ! On n’a rien sans rien !!)
L’avantage de la salle du Guichet, c’est la proximité avec les comédiens, on est dans l’action et quand Richard se penche vers les spectateurs, on frémit sous son regard fou ! Alexandre Cattez qui tient le rôle du monstre est excellent et il joue la cruauté à merveille. Le reste du casting n’est pas en reste, tout le monde est très bien. Mention pour Lord Casteby (ce soir là, c’était Olivier Ducaillou) qui est sombre et inquiétant à souhait !
Je pourrai aussi parler de la mise en scène intelligente de Jean-Marie Ledo et des costumes modernes mais je crois que vous avez compris, j’ai aimé !
Bref un très bon moment que je recommande.
R42, culture gourmande ! 