Corinne (Isabelle Carré), femme au foyer et Vincent (Yannick Choirat), médecin ont déménagé de la grande ville pour s’installer à la campagne afin d’avoir une vie plus qualitative. Un soir, Richard revient avec une jeune femme, Rebecca (Manon Clavel) qu’il a trouvée inconsciente au bord de la route. Corinne, très suspicieuse, questionne avec insistance son époux :
- Pourquoi Corinne est elle méfiante ?
- Richard dit il toute la vérité au sujet de Rebecca ?
- Pourquoi y a t’il des seringues dans le sac de cette jeune femme ?…
Mensonges, omissions, faux semblants, révélations, la tension monte…
Un décor très épuré de Sylvain Maurice : juste deux lampes suspendues se partagent l’éclairage du plateau au dessus d’une très longue table rectangulaire sur laquelle est posé un vieux téléphone à cadran. Cette scène un peu dépouillée permet au spectateur de se concentrer sur ce texte où le mystère noie la vérité dans une histoire trouble.
Isabelle Carré, Manon Clavel et Yannick Choirat nous font plonger dans cette intrigue qui reprend des codes du thriller sombre, mâtiné d’accent de comédie, avec talent et la tension reste palpable tout du long dans ce huis clos mystérieux et déroutant. Les comédiens s’affrontent et le language des corps est extrêmement convaincant tout en tension.
La direction d’acteur donne à cette pièce de Martin Crimp toute l’énergie nécessaire pour avancer en eaux troubles. Isabelle Carré, est traversée tour à tour par des sentiments lumineux et interrogatifs puis elle se remplie de doute et de colère. Manon Clavel est la trouble fête par excellence mais on sent aussi qu’elle est sous emprise et peut s’effondrer facilement. Yannick Choirat apparait à la fois comme un mari, un amant et un manipulateur hors pair.
Une soirée sous tension.
A la Scala Paris jusqu’au 18 juin 2023
R42, culture gourmande ! 