
« Les regrets, ça ronge. »
Qui n’a jamais eu de regret ? On a tous été tenté de regarder dans le rétroviseur et de se demander comment ça se serait passé si on avait osé faire telle chose au lieu d’une autre… Patrick, un bricoleur pas doué mais de bonne volonté, va revoir les moments clés de sa vie et pouvoir découvrir ce qu’aurait pu être sa vie s’il avait choisi d’autres options. Tout ça parce qu’il est mort en s’électrocutant avec le four à micro-ondes (quand on vous dit qu’il n’est pas doué !) et qu’il peut refaire le film de sa vie.
Sous l’aspect d’une comédie bon enfant, Eric Fraticelli aborde un sujet qui nous a tous touché : et si c’était à refaire, ferions nous la même chose ? Serions nous plus heureux ? Ce serait-on fâché à mort avec untel ? Aurait on pardonné à Machin son attitude ? Il fait bon de s’interroger sur ce qui est réellement important pour nous.
La mise en scène de Jean-Luc Moreau est dynamique et repose sur un dispositif de plateau tournant pour alterner les décors avec rapidité ce qui permet d’éviter les noirs complets qui cassent souvent le rythme d’une pièce. Ici pas de temps mort même si Patrick se retrouve à réfléchir sur ses choix passés, on reste dans l’action, le spectateur ne s’ennuie pas.
Patrick, c’est Daniel Russo et il sait nous fait rire ! Rien que pour ça, en ce moment, ça fait du bien ! Mention spéciale à sa coupe de cheveux post électrocution qui à elle seule vaut le détour. Il est entouré par une jolie brochette de comédiens. A commencer par Valérie Mairesse qui joue son épouse, et qui possède toujours cette voix si caractéristique qui déclenche les rires quand elle s’étonne ou qu’elle est surprise au cours de la pièce. Erwann Téréné est le fils de ce couple qui va provoquer avec ses révélations les premiers choix de Patrick, son jeu est très convaincant. Jean-Luc Porraz, tel un Monsieur Loyal d’une sobriété exemplaire, est là pour lancer les regards vers le passé de Patrick, il dresse avec le plus grand sérieux un bilan chiffré hilarant de la vie de Patrick. Bénédicte Dessombz est un des grains de sable qui va secouer aussi Patrick.
Seul regret pour moi : l’affiche de la pièce ! Je suis sure qu’on aurait pu largement plus joli.
Bref voilà de quoi passer une sympathique soirée !
Bouffes Parisiens jusqu’au 27 décembre 2020.