Avis de tempête sur la famille de feu Antoine, philosophe reconnu par ses pairs.
Suite au décès d’Antoine donc, ses cinq enfants et une pièce rapportée (une belle-fille quoi !) doivent se réunir le jour de son anniversaire pour tenter de disperser ses cendres par vent du Sud-Est dans la mer, quelque part en Bretagne. Heureusement que son anniversaire tombe le 29 Février, ils ne sont obligés de se voir que tous les quatre ans pour tenter d’exaucer ses dernières volontés. Oui, c’est une contrainte pour eux de se retrouver tous ensemble. Mais en prime, cette année va révéler des secrets du père qui vont bien secouer la tribu.
Arnaud Bedouet nous propose une comédie familiale acide où se vérifie l’adage : toute vérité n’est pas bonne à dire ! Mais voilà, il y en a toujours un pour l’assener et de préférence au plus mauvais moment.
Avec cette cohabitation forcée pour 24 heures et les révélations choc, l’ambiance de la fratrie va se tendre. Les comédiens ont l’air prisonnier dans cette maison et pourtant ce n’est pas un huis clos puisqu’ils sortent régulièrement prendre le vent sur un rocher.
J’ai beaucoup aimé cette progression de l’ambiance, l’écriture d’Arnaud Bedouet est travaillée et même si le début de la pièce peut paraître un peu lent, il faut poser l’ambiance.
Les six comédiens m’ont ravie, j’ai pu voir leurs expressions se modifier selon la tension ressentie : on est plongé au coeur de la crise de nerf familiale grâce à eux. Ils jouent tous très bien et semblent heureux sur scène. Mention spéciale pour Nicolas Vaude qui m’a plus d’une fois fait rire.
La mise en scène d’Hervé Icovic est sans fioritures mais permet d’aller à l’essentiel et c’est très bien comme ça.
Au théâtre de Paris, salle Réjane jusqu’au 10 mars 2019
De et avec Arnaud Bedouet, mis en scène par Hervé Icovic et avec Anne Loiret, Lisa Martino, Nicolas Vaude, Thierry Frémont et Guillaume Pottier