
‘The breath of life’, ou sa version française ‘Juste une embellie’ du dramaturge anglais David Hare, dans une traduction de Michael Stampe est proposé au Lucernaire en cette rentrée, après avoir été un succès au Festival d’Avignon.
Il faut un cadre magique comme l’ile de Wight pour nous raconter la rencontre improbable entre une femme mariée Frances et l’amante Madeleine, elle aussi délaissée, de ce mari. Ce même mari qui les a quitté toutes deux au profit d’une autre femme plus jeune.
Tout oppose ces deux femmes. On se dit que le règlement de compte va être sanglant mais il n’en est rien ! Bien sur il y a des échanges tendus, voir piquants, et des propos à la sauce douce amère sont échangés, la jalousie est évidemment présente. Mais il y a aussi des moments d’échange, de connivence voir une certaine sororité qui s’établit au cours de cette nuit particulière.
La mise en scène de Christophe Lidon, assisté d’Alison Demay, est d’une élégante simplicité dans un décor chaleureux (Sophie Jacob) et sous de douces lumières (Denis Schlepp).
Les deux comédiennes jouent avec une justesse étonnante ces deux femmes : Corinne Touzet est Frances, une autrice à succès de fictions mais aussi l’épouse délaissée qui a besoin de comprendre pourquoi et comment tout son monde s’est effondré. Raphaëline Goupilleau est Madeleine, l’amante impliquée dans de nombreuses causes de défense des droits humains, solidement ancrée dans la réalité. Leur duel est touchant et intime. La confrontation est intense et leur rivalité met à jour des souffrances et des non dits. Il faut le dire : Elles sont magnifiques !
La question des rapports homme – femme est abordée avec délicatesse et humour. Le texte de David Hare nous met face à nos propres contradictions.
Un doux moment de théâtre !
Au Lucernaire jusqu’au 17 octobre 2021
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