Juin 1944, près du camp de concentration de Buchenwald, Léon Blum (homme politique de gauche) et Georges Mandel (homme politique de droite) sont prisonniers dans la même maison des Allemands depuis des mois. Ils ont tous les deux été livrés comme otage par le gouvernement de Pétain… Les deux hommes parlent, argumentent et se disputent pour leur vision de la vie politique de la France. Chacun a son ‘modèle’ : Jean Jaurès pour Blum et Clémenceau pour Mandel. Mais l’histoire avance et l’assassinat de Phillippe Henriot en France fera prendre des allures funèbres à leurs conversations.
Jean-Noël Jeanneney a écrit des échanges ciselés et pertinents entre ces deux hommes d’Etat.
Les dialogues sont denses mais passionnants néanmoins une petite révision d’histoire ne peut pas faire de mal avant de voir la pièce pour apprécier les échanges et les piques que s’envoient les deux comédiens qui semblent prendre beaucoup de plaisir à cette joute verbale savoureuse. Je ne connaissais pas Christophe Barbier en tant que comédien et je dois dire que son personnage de Mandel m’a beaucoup touchée. Quand à Emmanuel Dechartre, il campe un Léon Blum émouvant. Leurs échanges sont ‘arbitrés ‘ par un troisième gaillard, Simon Willame qui a le difficile rôle du geôlier allemand. Il a une belle présence lors de ses apparitions. L’émotion m’a prise à la gorge lors de sa dernière entrée sur scène.
J’ai aussi apprécié la mise en scène de Jean-Claude Idée et l’écran du fond du plateau ainsi que les extraits d’archives historiques qui apportent un éclairage supplémentaire à la pièce.
Jusqu’au 30 Novembre au théâtre du Petit Montparnasse