1946, la guerre est bien finie. Opération nettoyage d’après-guerre lancée par Marthe Richard, les maisons closes sont donc condamnées à fermer. Que vont devenir Jacote, Jeanne et Lucienne, les ‘Belles de Nuit’ d’Yvonne qui les ‘protège’ du mieux qu’elle peut ? Et pourquoi Momo tourne t’il autour de la maison close comme un démon surgi du passé d’Yvonne ?
C’est une jolie évocation de l’ambiance des maisons de tolérance d’après-guerre écrite par Bénédicte Charpiat et Jonathan Kerr pour le livret. Jonathan Kerr est omniprésent dans ce musical puisqu’il est aussi compositeur, metteur en scène, musicien et comédien, il est un Momo implacable qu’on aime détester dans ce rôle qui lui va fort bien. De même, Bénédicte Charpiat est aussi présente sur scène où elle joue une Yvonne rattrapée par le passé.
Sur scène, ils sont accompagnés par Sarah Tullamore qui est impressionnante de maitrise que ce soit pour sa voix ou son instrument, elle incarne avec brio Jeanne, une femme qui domine les hommes. A ses côtés, il y a Audrey Rousseau dont j’ai beaucoup aimé le rôle de Lucienne et Roxane le Texier qui est la belle et ingénue Jacote. Pour les accompagner joliment au piano ou à l’accordéon, il y a Benoit Urbain qui joue le rôle d’Amédée. La mise en scène est ingénieuse car peu de décor, nous arrivons à imaginer cet endroit.
L’histoire est plaisante mêlant à la fois le coté sombre des bordels avec un aspect beaucoup plus romanesque, mélangeant la condition avilissante des femmes aux fantasmes véhiculés par ces singulières maisons et à des pauses beaucoup plus lyriques. Un beau mélange qui fonctionne !
Un moment à recommander pour découvrir cet univers.
Au théâtre Trévise, jusqu’au 8 Juin 2019.