Après 5 ans de fermeture et des travaux, le théâtre Marigny rouvre ses portes avec pour démarrer la saison : Peau d’âne. C’est un conte un peu sombre au début qui a bercé mon enfance et qui a inspiré de nombreuses œuvres : ballets, opéras, films,…
Un roi perd sa reine adorée qui lui a fait promettre sur son lit de mort de se remarier avec une femme plus belle qu’elle. Lors de sa quête d’une nouvelle épouse, il finit sous le charme de sa propre fille. La princesse, aidée par sa marraine pour éviter ce mariage, exige des cadeaux impossibles : des robes…Mais pas n’importe lesquelles : l’une aux couleurs du temps, la seconde couleur de lune et la dernière avec la couleur du soleil. Le roi satisfait à toutes ces demandes. La princesse finit par demander la peau de l’âne magique, la source de richesse du royaume, et le roi accède à cette demande aussi. Alors pour échapper au mariage, la princesse s’enfuit du château, avec pour vêtement la peau d’âne demandée. Elle vit chichement, loin du palais, en attendant de croiser la route d’un beau prince…
Dans cette version, nous sommes au plus près (peut-être un peu trop) de la version du film de 1970 de Jacques Demy et des mélodies de Michel Legrand. J‘aurai aimé que toute la pièce soit chantée car c’est toujours un plaisir des oreilles les chansons de Monsieur Legrand. Ah la recette du cake d’amour ! L’orchestre, mêlé à la bande son de façon ingénieuse, est bien agréable à écouter.
De nombreux mouvements de décors, certes très beaux, mis en place par les comédiens avec de douces chorégraphies tendent à ralentir assez fortement l’action, surtout dans la première partie et mes petits voisins de 4 et 7 ans ont vu leur nez tomber sur leur genoux à ces moments-là mais après l’entracte, ils étaient de nouveaux dans la féérie musicale proposée par le théâtre Marigny.
Claire Chazal tient lieu de narratrice, on est ravi par sa grâce naturelle et sa présence lumineuse sur scène même si elle semble encore un peu mal à l’aise. La princesse est incarnée par Marie Oppert qui restitue avec sa voix haute perchée, la naïveté et la vitalité de la jeune fille avec succès. J’ai aussi beaucoup aimé la fée Marraine jouée par Emma Kate Nelson apporte une touche de modernité appréciable. Il faut dire qu’elle se déplace en … Ah non ! C’est à vous de le découvrir !
J’avoue avoir succombé au charme des toilettes sublimes de tous les comédiens : brillantes et chatoyantes à souhait !
Un plaisir des yeux et des oreilles !
Au théâtre Marigny jusqu’au 17 février 2019.