Pour cette rentrée théatrale, j’ai choisi la pièce de Loleh Bellon ‘de si tendres liens’ jouée au Lucernaire : Nous assistons à differents échanges entre Charlotte et sa fille Jeanne tout au long de leur vie.
Charlotte s’est mariée tôt car elle était enceinte puis elle divorce à 25 ans à une époque où celà ne se fait que rarement. Nous suivons un déroulé chronologique (hormis la scène d’introduction) de scènes de la vie courante entre Jeanne et sa mère.
Commencement : La petite fille a peur d’être seule quand elle se réveille la nuit car sa mère, en pleine jeunesse, continue de vivre sa vie de femme et sort le soir…
L’évolution de leur relation douce amère au cours des années avec des caprices, des jalousies, des mensonges mais aussi de la tendresse et de la complicité : la complexité des relations humaines parfaitement saisie par Lolleh Bellon. Il y a ce moment que je trouve vraiment passionnant de l’inversion du rapport entre elles quand Jeanne devenue adulte doit s’occuper de Charlotte qui vieillit.
La part consacrée à la petite fille m’a semblé un peu longue par rapport à la période où Jeanne vit sa vie d’adulte puis doit prendre soin de sa mère, celà m’a sans doute empêché de rentrer pleinement dans la pièce.
La mise en scène de Laurence Renn Penel est très bonne, l’espace est occupé avec beaucoup d’intelligence, c’est fluide et les ellipses temporelles sont bien gérées.
Christiane Cohendy campe une mère qui aime la vie, on la sent bien prendre de l’âge au fil de l’histoire, son personnage est émouvant, chic et énervant à la fois !
Clotilde Mollet semble avoir eu un peu de mal à entrer dans son personnage de petite fille au début mais ensuite elle se rattrape pleinement et c’est pourquoi j’ai moins accroché à son personnage. Néanmoins, cette pièce croque la vie d’une mère et d’une fille avec finesse et celà demeure très interressant.
Au Lucernaire, jusqu’au 20 Octobre 2018