La Nonne sanglante de Charles Gounot est un opéra en 5 actes peu joué depuis sa création, comme la plupart de la douzaine des opéras du compositeur, hormis Faust et Roméo et Juliette. L’Opéra Comique a décidé de remettre la lumière sur cette Nonne sanglante en cette année du bicentenaire de Gounod. Grand bien lui en a pris !
La soirée fut magnifique : de la scène d’exposition au final, j’ai été émerveillée en permanence. Cet opéra propose une musique imposante et agréable.
Photo © Pierre Grosbois
Moyen Age en Bohème…. Rassemblant des nobles pour préparer une croisade, Pierre un ermite obtient que la guerre héréditaire entre les Luddorf et les Moldaw cesse et propose l’union de leurs ainés pour sceller le pacte. Mais le cadet des Luddorf, Rodolphe, est déjà épris d’Agnès Moldaw, promise à son ainé… Les amants préparent leur fuite mais c’est sans compter sur le fantôme de la Nonne sanglante…
Une histoire fantastique donc inspirée d’une légende médiévale mais retravaillée par le librettiste Scribe afin de gommer le coté sulfureux de l’histoire d’origine, il moralisa le sujet par rapport à la religion. Gounod travailla sa musique afin de servir la dramaturgie de l’histoire avec de la tendresse et de la force joliment mélées bref toute une palette musicale fort riche.
La résurrection de la Nonne sanglante a été confié à la talentueuse Laurence Equilbey pour la direction musicale et à l’extraordinaire David Bobée pour la mise en scène, leur travail commun nous permet de profiter d’un opéra magnifique, tout en fluidité et en puissance. Il y a de nombreux moments de grâce (la scène d’exposition et sa bataille au ralenti, la scène avec les spectres, le banquet…).
Photo © Pierre Grosbois
Les chanteurs et le choeur ne sont pas en reste pour participer à ce chef d’oeuvre. Mon coup de coeur personnel (compte tenu des ovations en fin de spectacle, je n’ai pas été la seule) a été pour la soprano Jodie Devos qui interprète Arthur le page de Rodolphe, quelle voix cristaline et puissante ! (son premier solo m’a émue). Mais je tiens à souligner que le ténor Michael Spyres incarne un Rodolphe légendaire magnifique et j’ai aussi beaucoup apprécié Jean Teitgen dans le rôle de l’ermite avec sa sublime voix de basse. Le choeur Accentus est impeccable. Les danseurs aussi sont extraordinaires.
Je ne peux que recommander cette sortie.
Jusqu’au 14 Juin 2018 à l’Opéra Comique.
Photo © Pierre Grosbois