Le Marchand de Venise est une pièce de William Shakespeare de 1597.
Antonio marchand chrétien, pour rendre service à son ami et protégé Bassanio, emprunte de l’argent à l’usurier juif Shylock. Certain de pouvoir le rembourser, il signe un contrat où il autorise son créancier à lui prélever une livre de chair en cas de défaut de paiement. Antonio ne peut faire face à son échéance et Shylock, qui veut se venger des humiliations que lui ont fait subir les chrétiens, insiste pour que le contrat soit appliqué à la lettre devant le Doge de Venise.
C’est une nouvelle adaptation du texte réalisée par Vanasay Khampommala mêlant modernité et quelques expressions anciennes, ce qui permet une bonne compréhension du texte. L’opposition entre Shylock et Antonio est posée dès les premières scènes et est la clé qui explique l’attitude vengeresse de Shylock.
Au début de la pièce, le grand plateau du théâtre est transformé en supérette qui est l’antre de l’usurier Shylock, sa fille Jessica et Lancelot son serviteur en sont les employés désabusés. La mise en scène est ingénieuse en utilisant le fond du plateau comme une seconde scène. La modernité du décor et du texte nous font ressentir que la pièce a toujours une résonnance actuelle. La loi du marché est la plus forte et malgré les efforts pour dissimuler ce fait, la pièce fait bien ressortir cet aspect. Tour à tour les protagonistes sont victimes et persécuteurs, L’argent, l’amour et la religion ne font pas ressortir le meilleur coté de l’homme. Autour, il y a la fuite d’une fille avec son amoureux, une énigme à résoudre pour obtenir la main d’une belle,… Eléments traditionnels d’une comédie romantique shakespearienne.
Seule ombre au tableau : la pièce est longue (près de 3 heures en comptant l’entracte) et risque d’en décourager certains.
Les comédiens sont bons surtout les deux rôles principaux Shylock : Jacques Vincey et Antonio : Jean René Lemoine. Les autres ne déméritent pas.