Une pièce de Sacha Guitry qui ne parle pas de tromperie conjuguale n’est pas une pièce de Guitry, « Faisons un rêve » n’échappe pas à la règle.
Une fois qu’on connait ce paramètre, on est prêt à assister à la pièce : dans ce joli théâtre de la Madeleine, la première partie débute dans un salon joliment décoré de peintures où un mari (Eric Laugérias) et son épouse (Marie Julie baup) attendent le propriétaire du dit salon, il est en retard et le mari doit partir pour ne pas être en retard à un autre rendez vous qu’il justifie de façon douteuse à sa femme. Dès qu’il part pour son mystérieux rendez vous, Nicolas Briançon entre en scène et se déclare à la jeune femme. Un troisième comédien masculin Michel Dussarat assure un rôle de valet de chambre tout à fait original.
Crédit Pascal Riondy
La pièce est en deux parties et c’est la seconde partie qui emporte l’adhésion.
Première partie avec le couple marié : on n’entend quasiment pas la comédienne, ses répliques sont courtes, sa voix est basse et son attitude est effacée, bien sur elle est belle, j’ai trouvé que son jeu était fade mais il y a aussi un parti pris de mise en scène qui fait la part elle aux comédiens masculins.
Son époux est un cocu benêt et lourdaud avec un soit disant accent du sud mais j’ai n’ai pas entendu le soleil dans la voix d’Eric Laugérias plutot une caricature d’accent, c’est sans doute le coté ‘trop’ de son interprétation.
Les dialogues de ce couple sont plutot prévisibles, presque assomants mais il faut bien que l’histoire s’installe.
Nicolas Briançon réveille le public car il apparait seulement dans une seconde partie et ne quittera pas la scène jusqu’à la fin. Il insuffle un dynamisme bienvenu à la pièce, son personnage a un humour plutot coquin et on le tient en sympathie même s’il ‘profite’ des femmes.
Dans un beau décor, de beaux costumes et avec une mise en scène dynamique, on se prend à sourire des rebondissements qui s’enchainent sous nos yeux comme dans un rêve.
Jusqu’au 7 Octobre au théâtre de la Madeleine