Je suis allée voir Géhenne avec beaucoup d’attente car j’avais beaucoup apprécié Djihad du même auteur Ismael Saidi, qui traite de la manière dont trois jeunes tombent dans le djihad puis partent en Syrie : la confontation avec la réalité est un choc assez violent.
Sans doute avais je trop d’attente car je ne m’attendais pas à la façon dont Géhenne traite le sujet et cela m’a vraiment désarçonnée puisqu’il m’a fallu attendre trois semaines pour écrire cette critique et échanger avec d’autres spectateurs.
Il y a tout d’abord eu un prologue de qualité mais qui n’a rien à voir avec la suite de l’histoire, c’est un peu déroutant.
L’histoire de Géhenne, second tome d’une trilogie thématique : Le terroriste a commis l’irréparable, il est arrêté et on le voit évoluer en prison au cours d’une succession de courtes scènes soit seul dans sa cellule à gérer ses cauchemars, soit a dialoguer avec un prêtre pour le moins atypique et une femme qui n’a pas toute sa tête.
J’avoue que les premières minutes, au-delà d’être assez effrayante (mais je n’en dirai pas plus à ce sujet), m’ont laissé perplexe. Je ne comprenais pas pourquoi je ne riais pas alors que la salle riait. Puis, j’ai compris que j’avais du mal à rire de l’attitude facétieuse du terroriste, des jeux de mots attendus d’un prêtre pas très catholique dans son attitude ou du concept de ‘juif athée’. Cet humour ne m’a pas touchée.
Ce ne sont pas les comédiens qui sont en cause, ils sont excellents, je pense que c’est simplement le fait de s’attendre à tout autre chose qui m’a laissé un peu sur le bord de la route.
Un autre élément à charge pour moi : il y a des noirs très fréquents et longs alors que la mise en place des comédiens est rapide, cela casse le rythme.
Je sais que la question essentielle pour l’auteur est de nous faire comprendre à quel point la religion peut être dangereuse si elle est mal utilisée et la place de l’éducation est primordiale pour contrer ce phénomène mais je n’ai pas ressenti tous ces enseignements avec la même force dans Géhenne que dans Djihad.
Bien sur, j’irai voir le troisième opus d’Ismael Saidi dès sa sortie