Concert classique

L’Opéra de quat’sous (TCE)

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L’Opéra de quat’sous est une comédie allemande en musique de Bertolt Brecht et Kurt Weill, créée en 1928 au Theater am Schiffbauerdamm de Berlin, puis en version française le 15 octobre 1939 au théâtre Montparnasse.

Elle est inspirée de la pièce de John Gay, The Beggar’s Opera (1728) (l’Opéra des gueux). C’était la première fois que je voyais l’Opéra de quat’sous mais je connaissais bien certains morceaux dont la complainte de Mackie (Die Moritat von Mackie Messer), le Tangoballade ou l’Aria de Lucy.

Dès l’introduction, je suis tombée sous le charme de cette version très graphique. Il faut aimer les ombres et les halos de lumière bleutée qui habillent les chanteurs et aussi le jeu qui nous est proposé pour une comédie qui tire sans complexe sur le cabaret matiné d’un petit coté fête foraine (les roues lumineuses m’ont éblouie) et saupoudré de touches burlesques. Le décor contribue grandement à cet effet graphique avec des néons et des zones d’ombre d’où surgissent les comédiens puis disparaissent comme ils sont venus.

Je comprends que cette version divise car elle est très épurée et je pense que certains regretteront le manque d’humanité. Je ne la recommanderais pas pour un néophyte. Mais je connaissais bien l’histoire et j’ai été totalement conquise par la mise en scène de Robert Wilson qui permet de faire partiellement abstraction du surtitrage (barre de surtitrage très haute et plutôt petite au demeurant, c’est dommage). Les maquillages très blancs posés sur de sombres costumes sobres m’ont séduite aussi.

Toute la troupe du Berliner Ensemble est très bien mais mention spéciale pour Johanna Griebel qui incarne une Polly Peachum fabuleuse, pouvant passer de la naïveté à la colère en moins de 10 secondes avec une voix d’une puissance surprenante.

La première partie du spectacle dure 2h10 avant l’entracte mais c’est passé très vite, j’étais dans l’histoire à regarder le jeu des chanteurs, à apprécier les effets visuels et à bouger la tête en rythme sur les morceaux connus. La seconde ne dure que 40 minutes et passe beaucoup trop vite.

Ma scène préférée est celle du duo entre Macky et le Shériff lors du mariage avec une chorégraphie millimétrée. Un moment que je recommande à tout amateur pour passer une soirée hors du temps.

 

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