Concert classique

Orphée et Eurydice

Photo Vincent Pontet

Orphée et Euridice est sans doute un des mythes les plus étudiés à l’ecole lorsque l’on découvre la mythologie au collège. Quel supplice pour Orphée de ne pouvoir regarder sa douce Euridice pendant qu’il la ramène vers la terre des vivants !

Lorsque Gluck propose ce mythe en 1762, il révolutionne le genre de l’opéra : une oeuvre courte (1h30) resserrée sur ses principaux protagonistes et surtout un rôle magnifique et important pour le chœur.

Effectivement s’il y a un défaut, c’est bien la durée de cet opéra : c’est trop court !!! Nous n’avons pas souvent l’occasion de dire ça.

On succombe progressivement au charme en trois actes :

Acte un : c’est l’enterrement d’Eurydice dans une morne plaine grise qu’il est difficile à apprécier sur le moment mais qui semble parfaite après réflexion. Jakub Józef Orliński semble un peu faible mais les positions, à genoux ou allongé par terre, ne doivent pas favoriser sa voix d’ange. L’arrivée d’Amour (la splendide Elena Galitskaya) le fait se relever, prêt à affronter les Enfers.

Acte deux : Orphée rencontre les ombres infernales qui veulent le punir d’oser venir sur leur territoire. Les morts de l’enfer donne de la voix, c’est magnifique ! La scène rougeoie, les morts sont assis sur leurs linceuls. Visuellement, c’est réussi : on se croirait bien en enfer. Vocalement, l’importance du chœur est hautement appréciable . Jakub Józef Orliński les charme avec la douceur de sa voix. Il retrouve sa bien aimée.

Acte trois : Eurydice (Regula Mühlemann excellente), réveillée des ombres, suit Orphée mais le supplice commence pour Orphée car elle veut le regarder, l’embrasser, se serrer dans ses bras et il ne peut faire cela… On souffre avec lui…

La direction de Thomas Hengelbrock ne souffre d’aucun défaut, c’est un bonheur de suivre le « terremoto » et l’orchestre Balthasar Neumann, composé de spécialistes renommés, livre une prestation sans faille.

La mise en scène du canadien Robert Carsen, reprise par Christophe Gayral peut sembler fade ou triste mais en fait, il faut cette sobriété. Elle est nécessaire pour permettre aux voix du chœur de donner toute leur puissance émotionnelle. Le chœur, c’est celui de Balthasar Neumann et il est excellent évidemment dans cette oeuvre qui le met si bien en valeur.

Au Théâtre des Champs Elysées jusqu’au 1er octobre2022

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