Concert classique

Eugène Onéguine

Photo Vincent Pontet

Tatiana et Olga sont sœurs, en compagnie de leur mère, elle reçoivent la visite du poète Vladimir Lenski, fiancé d’Olga. Il est venu accompagné par son voisin Eugène Onéguine qui fait une vive impression sur Tatiana la rêveuse. Elle lui déclare son amour par un courrier enflammé. Celui ci se présente à elle pour lui répondre que leur mariage ne saurait leur apporter le bonheur et il s’en va. Il est pourtant présent lors de la fête de celle ci car Lenski l’y a entrainé un peu contre son gré. Pour se venger, il va danser avec Olga de nombreuses fois, provoquant la jalousie de Lenski. Ils vont jusqu’à se provoquer en duel….

Cette version est un choc visuel : on aime ou on n’aime pas du tout. Le rideau se lève et nous découvrons le mur brut du fond de la scène et un gazon vert qui semble fatigué. Ce gazon va rester présent pendant deux actes et c’est, sans aucun doute, trop. Une chambre surgit du sol via une trappe, elle aussi son sol est en gazon et les deux poteaux encadrant le lit de Tatiana, font penser à une cage de goal au football. C’est vert, très vert, trop ? De plus, la figuration effectuée par le chœur de l’Opéra de Bordeaux qui ne démérite pas dans les chants, surprend surtout en effectuant une ‘ola’ comme au football donc…

Photo Vincent Pontet

Alors si visuellement on est déçu, musicalement on est comblé.

La direction musicale de Karina Canellakis est magnifique : elle encadre l’Orchestre National de France avec bienveillance et laisse s’exprimer avec délicatesse tous les instruments. le tout a un petit coté délicat et pourtant les moments les plus poignants sont restitués avec ampleur et intensité. Nous sommes sous le charme !

Photo Vincent Pontet

Jean-François Borras est un Lenski magnifique : le poète est tout en retenue mais faisant passer les émotions avec facilité :que ce soit dans ses élans amoureux ou lorsque il est mortifié par l’attitude de son ami. Le ténor sera applaudi lors de son solo ‘Kouda Kouda’ où il est brillant. Jean-Sébastien Bou est un Onéguine tout en puissance, sa partition met en valeur cette ampleur dont il dispose naturellement. Notre coup de cœur sera pour Jean Teitgen qui avec sa superbe voix de basse est un Prince Grémine totalement convaincant et charmant.

Photo Vincent Pontet

Du coté des femmes, nous avons aussi de bien jolies voix. A commencer par la mezzo Alisa Kolosova qui est une Olga qui possède une ampleur bien agréable dans les graves et qui ravit les spectateurs. Gelena Gaskarova est la Tatiana idéale : tantôt en retrait dans ses rêveries, tantôt impétueuse dans l’expression de sa flamme amoureuse, même si tout n’est pas égal dans sa prestation, elle charme le public. Larina (Mireille delunsch) et Filippievna (Delphine Haidan) sont toutes deux vibrantes d’émotions dans leur rôle respectif.

Au final, le public ovationne les chanteurs et l’orchestre assez longtemps, la soirée est réussie au global.

Jusqu’au 19 novembre 2021 au Théâtre des Champs Elysées.

Photo Vincent Pontet

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