Le duo de choc (Mathieu Delaporte et Alexandre De La Patellière) qui a écrit ‘Le Prénom’ revient aux affaires avec une pièce qui parle d’un président de la république (François-Xavier Demaison), nouvellement élu. Ce nouveau président doit prononcer le soir même son premier discours mais lors de la répétition de celui-ci, il est victime d’intenses démangeaisons dans le nez qui le font grimacer horriblement… Ces démangeaisons se calment dès qu’il arrête son discours…Après avoir consulté un ORL, il est contraint de faire appel à un fameux psychiatre (François Berléand) qui doit tout laisser tomber pour essayer de traiter en urgence ce jeune président : ils n’ont que peu de temps et le président n’est pas homme à se dévoiler facilement. Heureusement notre psychiatre est un maitre dans son domaine et il va déployer quelques ruses afin d’aider son atypique patient.
En découvrant le pitch de cette histoire de ‘nez,’ je n’étais pas sûre que j’allais apprécier la pièce. Mais il faut reconnaitre que le duo Delaporte – De La Patellière a su me détendre et me faire rire, certes pas à tout bout de champs comme certains de mes voisins dans la salle mais certains passages sont vraiment réussis. Le revers de la médaille, c’est que le rythme de la pièce est loin d’être uniforme : j’ai eu un peu de mal à entrer dans la pièce. Pour moi, la pièce décolle lorsque le psy propose de tuer le père. Il n’y a de nouveau une phase un peu à vide après ça. Et puis ça repart… Il y a quelques phrases qui m’ont fait penser (à tort ?) à notre situation politique actuelle mais évidemment toute ressemblance avec notre réalité n’est que fortuite.
La mise en scène de Bernard Murat est sans saveur, presque invisible dans un décor de Nicolas Sire qui rappelle le bureau de l’Elysée avec au loin les jardins du palais.
Heureusement les deux comédiens sont excellents chacun dans un style propre : François Berléand est très sobre et posé dans son rôle de psychiatre tandis que François-Xavier Demaison campe un président énergique et virevoltant, il semble beaucoup s’amuser lorsqu’il grimace. Et j’avoue que nous aussi.
Alors certes, on est loin du mémorable ‘Prénom’ mais on passe une soirée sympathique.
Au théâtre Antoine, jusqu’au 8 novembre 2020