Pour s’attaquer à un texte de Samuel Beckett comme Premier Amour, il faut un comédien expérimenté qui sait jouer avec les mots. Sami Frey fait partie de ces comédiens intemporel qui peuvent nous restituer toute la finesse d’un texte de Beckett. Il avait déjà joué Premier Amour et Cap au pire, il y a quelques années. Il est revenu au théâtre de l’Atelier pour nous livrer à nouveau sa version d’un texte écrit en français par l’auteur anglais en 1945. De plus, Sami Frey signe aussi la mise en scène comme pour la version précédente.
Je suis toujours impressionnée quand un texte de Beckett est joué aussi bien que cette version à laquelle j’ai pris beaucoup de plaisir. On a la sensation que le comédien et les mots ne font qu’un, que l’un ne pourrait exister sans l’autre. C’est assez vertigineux !
Que dire de l’histoire ? Tout est dans le titre ! C’est l’histoire d’un premier amour avec beaucoup de maladresse et naïveté pour un personnage un peu particulier !
La mise en scène est simple mais suffisante : deux bancs devant le rideau métallique baissé du devant de la scène, oui nous sommes tout proche du comédien, et il nous emmène dans cette histoire avec une facilité déconcertante : nous voilà en train de visualiser le héros de l’histoire entre les deux arbres ou chez Lulu.
Un grand moment de théâtre !
A l’Atelier jusqu’au 3 Mars 2019