Théâtre

Skorpios au loin

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Que s’est il vraiment passé ? On ne sait pas vraiment. Il ne subsiste nulle trace de cette rencontre entre deux monstres (chacun dans son domaine) : la Divine d’une part (Greta Garbo, magnifiée par la trop rare au théâtre Ludmila Mikaël) et le Vieux Lion de l’autre (Winston Churchill incarné par un Niels Arestrup magnifique). Mais elle a eu lieu sur le yacht du richissime Aristote Onassis le Christina O.

Churchill est déjà à bord depuis la veille quand le yatch appareille en retard… En retard car Greta Garbo a conduit toute la nuit pour rejoindre le bateau à l’invitation du milliardaire et c’est sur le pont qu’a lieu leur première rencontre alors que le yacht part pour Skorpios… Le ‘plus grand des Anglais’ est un admirateur inconditionnel de la ‘Reine Christine’, il a vu tous ses films alors qu’il est vieillissant et diminué par un AVC, il passe son temps dans un fauteuil roulant. Il veut la convaincre de revenir devant les caméras qu’elle fuit, elle préfère l’ombre et la solitude qu’elle connait bien.

Comme il n ‘y a pas de traces de cette rencontre, c’est l’auteur Isabelle Le Nouvel qui en se documentant sur les deux célébrités a imaginé cette rencontre et ces dialogues et je dois dire que j’ai vraiment apprécié cette ambiance, un peu pesante, feutrée pour la plupart du temps qui correspond, quand on est sur un bateau, au bercement indolent de la mer Mediterrannée. Les deux se découvrent, se posent des questions et puis Churchill n’y tenant plus, révèle ce qui lui tient à coeur.

L’atmosphère est superbement rendu avec un jeu sur les lumières du ciel : l’aube, puis le crépuscule et à nouveau la naissance du jour. On pourrait bien sur trouver la mise en scène statique mais personnellement ça ne m’a pas dérangé, Churchill est souvent en mode comtemplatif dans son fauteuil devant les toiles qu’il peint. La mise en scène de Jean-Louis Benoit est toute en douceur.

Les deux comédiens sont superbes et ils sont accompagnés par un troisième larron qui a le mérite d’exister entre les deux légendes : Baptiste Roussillon qui campe le stewart Nicklaus, il apporte des intermèdes légers et son rôle est appréciable.

J’ai été charmée par cette rencontre esquissée.

 

Aux Bouffes parisiens, jusqu’au 6 janvier 2019.

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