Pièce historique, ‘mon ami La Fontaine’ raconte l’emprisonnement de Nicolas Fouquet (qui commença en 1661) à Pignerol suite à un procès orchestré par Colbert qui convoitait son poste à la tête des finances de la France. Le point de départ de cette descente aux enfers, ce fut la magnifique fête organisée par Fouquet pour Louis XIV alors jeune souverain, mais déjà monarque absolu, dans son chateau de Vaux le Vicomte qui suscita moults jalousies et convoitises.
La pièce de Philippe Murgier, qui incarne un splendide Fouquet qui maitrise parfaitement l’esprit des fables, se déroule dans la cellule de prison. Il est accompagné par son valet musicien Champagne (très agréable Jean-Louis Charbonnier) jusqu’au jour où lui parvient subrepticement un exemplaire Fables de La Fontaine en 1668. Sa vie en prison va changer grâce à l’ouvrage. La lecture des vers est magnifique et pointe parfaitement les façons de la Cour de l’époque. Ils sont accompagnés par des airs de viole de gambe qui soulignent l’ambiance avec douceur.
Il faut dire que le bestiaire de La Fontaine a de quoi illuminer les sombres journées d’enfermement de Fouquet qui se délecte d’y reconnaitre le Roi, des courtisans et des histoires qu’il a vécues.
J’ai apprécié la mise en scène de Christophe Gand et les lumières d’Alexandre Icovic qui joue sur les ombres de la cellule.
L’histoire est l’écrin qui met en valeur une dizaine de fables seulement mais choisies avec soin car la pièce est courte (1h05), sans doute que Fouquet aurait pu philosopher plus encore autour de chacune des fables mais la genèse de la pièce c’est bien de trouver un moyen moins convenu que de déclamer des vers seuls de La Fontaine. Et là on peut dire que c’est bien agréable de les écouter.
Au théâtre 14 jusqu’au 27 Octobre 2018
De Philippe Murgier, mis en scène par Christophe Gand, avec Philippe Murgier, jean-Louis Charbonnier et Jean-Jacques Cordival