45 minutes, c’est le temps que dure cette pièce mais ce sont 45 minutes intenses ! C’est un monologue de Rémi De Vos qui parle de violences et de peurs.
Quand on entre pour s’asseoir dans la salle, la scène est déjà occupée par un corps couché au sol et il y a aussi la trace de ce corps dessiné à la craie comme dans les films policiers. Le corps nous tourne le dos mais sa voix, via un micro HF, s’élève et va nous porter toute la pièce avec une intensité crue. On est au coeur de l’action dès le début de la pièce car l’agression nous est racontée puis le corps va se retourner pour nous aider à comprendre ce qu’il s’est passé, on revient en arrière pour avoir une vue d’ensemble.
Le corps, c’est Juliette Plumecocq-Mech qui incarne un homme, mais ça aurait pu être aussi une femme ça n’aurait rien changé, qui boit une bière dans un bar et se retrouve face à quelqu’un qui lui veut du mal… Mais pourquoi ? Oui pourquoi cela lui tombe t’il dessus ?
C’est injuste c’est sur ! Et il y a la peur provoquée par cet affrontement, cette peur décrite comme un cercle vicieux, ça m’a fait froid dans le dos. En face, il y a la violence, violence gratuite, violence verbale, violence physique… La référence au film de Stanley Kubrick, Orange Mécanique est on ne peut plus clair quand le fond musical résonne sur le plateau : Beethoven. Je frémis d’angoisse en totale empathie avec la victime. Le texte de Rémi de Vos est dérangeant, il nous fait nous interroger sur comment nous aurions réagi face à un tel déferlement.
Juliette Plumecocq-Mech réalise une performance physique monstrueuse : elle joue toute la pièce couchée au sol mais loin d’être reposée, son corps se contorsionne et c’est en permanence avec un corps en tension qu’elle nous assène comme des coups de poings son monologue. Avec les muscles abdominaux contractés quasiment tout le temps, son corps ne tremble pas, sa voix ne tremble pas. La préparation physique et mentale pour ce rôle a du être une épreuve. J’ai eu mal pour elle !
Bref, c’est un spectacle choc à ne pas rater !