
Pierre travaille beaucoup, beaucoup trop dans son restaurant pour que sa famille ait tout le confort possible, il travaille tellement qu’il ne voit pas certaines choses et quand sa femme Alice lui annonce qu’elle le quitte, le choc est rude. Dans le même temps, il doit aussi composer avec Max, son père, qui se prend encore pour un jeune homme et qui n’en est plus un. Entre les frasques de Max et les états d’âmes de Pierre, la vie dans ce petit restaurant breton suit son cours. Le temps passe rapidement…
Isabelle de Toledo nous parle ici d’une histoire de famille, de la relation sans fausse pudeur entre un père et son fils mais aussi d’amour et d’une tranche de vie qui pourrait être la notre. Cette pièce a été jouée en 2005 pour la première fois et elle revient cette saison au Studio Hébertot.
Au début de la pièce, on est plongé dans l’ambiance de fin de soirée d’un restaurant quand le dernier client est parti et qu’il faut tout ranger et remettre en place. Ce décor restera le cadre de notre histoire et on s’y sent bien dans ce restaurant. La mise en scène fluide de Pascal Faber et Bénédicte Bailby sert avec efficacité ce texte plein de tendresse.
Les comédiens avance à l’aveugle dans cette histoire où l’Amour fait hésiter et tourner les têtes. La comparaison avec les pas de danse du tango qu’on écoute est judicieuse : deux pas en avant, un sur le coté puis demi tour on revient en arrière…
Les trois comédiens sont merveilleux. On aimerait tous avoir un père comme Michel Papineschi à la fois tellement émouvant et pourtant énervant. Damien Boisseau est un Pierre tout en retenu, on imagine sans mal tout ce qui lui passe par la tête mais qui est si difficile pour lui à dire. Quand à Chloé Froget, elle incarne une Alice à la fois fragile et forte, perdue et déterminée à la fois.
Cette soirée est une jolie parenthèse, une petite bulle qui ne demande qu’à être attrapée par le spectateur.
Au Studio Hébertot, jusqu’au 25 mai 2022, mardi et mercredi à 19h.