Concert classique

Hamlet

Photo Vincent Pontet

Le Hamlet d’Ambroise Thomas est de retour à l’Opéra-Comique, où il avait été joué avec succès en 2018. On reprend donc la même équipe et on se fait plaisir avec Cyril Teste à la mise en scène, Louis Langrée à la direction musicale et un casting de chanteurs fabuleux.

En période de pandémie, ça devient un exploit d’avoir un grand et beau spectacle avec son casting complet (un orchestre complet, des chœurs, une équipe technique importante vu la mise en scène imaginée par Cyril Teste). C’est le cas pour cette version d’Hamlet donnée depuis le 24 Janvier. On se régale de cet opéra romantique qui a de nombreux atouts pour plaire malgré un livret plutôt faible et une partition un peu lourde.

Pour commencer, il y a Cyril Teste qui propose une mise en scène brillante en exploitant toute la salle Favart. Il a une totale maitrise des procédés visuels dont il use avec une précision redoutable, le spectateur est plongé au plus près des visages des chanteurs, les émotions sont plus vives. Les scènes de la noyade et de la folie sont des chef d’oeuvres palpitants d’émotion. Louis Langrée, nouveau directeur de l’Opéra-Comique, tient la baguette avec conviction devant l’Orchestre des Champs Elysées et permet à la musique de prendre une place entière dans l’intrigue. Les chanteurs sont tous magnifiques mais la palme des applaudissements revient à Sabine Devieilhe qui est une Ophélie troublante, fragile et qui maitrise toutes les subtilités du chant et du jeu sur scène. Ses vocalises lors de la scène de la folie sont fantastiques. Stéphane Degout qui tient le rôle-titre est à la fois un acteur accompli et un chanteur qui peut moduler sa voix à la perfection passant du murmure au cri avec le même talent. Lucile Richardot est Gertrude, elle propose un jeu intense avec une voix sans défaillance. Son face à face avec Hamlet est impressionnant. Laurent Alvaro est un Claudius royal et son monologue de l’acte III et ainsi que la scène d’exposition sont mémorables. Le reste des chanteurs est à l’avenant, Pierre Derhet (Laërte), Jérôme Varnier (Spectre dont la première apparition est saisissante et pourtant d’une grande sobriété). Le chœur Les Eléments complètent à merveille cet ensemble.

A noter que nous avons assisté à une séance ‘relax’ : « Une représentation inclusive et accueillante pour les personnes dont le handicap peut entraîner des comportements atypiques et imprévisibles pendant la représentation. » nous soulignons cette belle initiative et espérons qu’elle se propagera.

A l’Opéra-Comique jusqu’au 3 février2022.

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