Après presque 3 saisons de triomphe (Lucernaire, Comédie des Champs Elysées, Ranelagh,…), j’ai enfin vu, au théâtre de la Bruyère, le portrait de Dorian Gray et je ne le regrette pas, c’est superbe !
Un pacte diabolique permet à Dorian Gray de garder sa jeunesse et sa fougue alors que son portrait peint par Basil sera seul à subir les affronts du temps.
Le texte d’Oscar Wilde (écrit en 1891) adapté et mis en scène par Thomas le Douarec semble étrangement actuel : la promesse d’être jeune et beau… n’est-ce pas ce que de nombreux magazines nous proposent à longueur d’année ?
Thomas Le Douarec a su saisir le style d’Oscar Wilde et son adaptation est d’une belle fluidité. La mise en scène est parfaite : précise et qui sert le texte, lui donnant de l’ampleur à point nommé. Enfin, il suggère avec réussite les décennies qui passent.
Les comédiens, dont certains jouent en alternance, sont eux aussi un ingrédient de la réussite de cette pièce dont le succès ne se dément pas : Mickaël Winum est un Dorian Gray plus vrai que nature, je suis restée bluffée par son talent. Caroline Devismes, magnifique en chanteuse tout comme en comédienne, elle joue l’ensemble des rôles féminins avec le même professionnalisme. Fabrice Scott est Lord Henry, celui qu’on aime bien détester avec ses phrases pleines de fiel. Gilles Nicoleau est Basil le peintre tourmenté à souhait, on souffre avec lui.
Un petit regret : ne pas avoir vu Thomas Le Douarec dans le rôle de Lord Henry, rôle que je sens taillé pour lui mais qu’il joue en alternance avec d’autres comédiens, une autre fois peut-être.
Je recommande évidemment vivement cette soirée. A la Bruyère jusqu’au 30 Juin 2019.