Théâtre

Dolorès

Sylvin Rubinstein, danseur de flamenco depuis son enfance, pleure sa sœur jumelle, déportée et tuée dans les camps de la mort des allemands. Il rejoint la résistance et se travestit en femme pour tuer des nazis. C’est une histoire vraie dont se sont emparés Yann Guillon et Stéphane Laporte pour la porter sur scène et c’est vraiment réussi.

Tout commence par un vieil homme tremblotant (Olivier Sitruk méconnaissable) accoudé dans un bar qui se penche sur sa vie et la raconte à barman blasé. Il plonge dans son passé puis bondit de son tabouret pour se redevenir un jeune homme fringant et nous voilà à Varsovie dans les années 30. La transformation est spectaculaire et nous sommes embarqués et captivés par la narration limpide de cette histoire. La mise en scène toute en finesse de Virginie Lemoine propose des allers retours continus entre le présent et le passé sans que jamais le spectateur ne se sente perdu. Cette pièce a l’histoire on ne peut plus sombre propose aussi des ambiances festives grâce aux lumières de Medhi Izza et grâce à un équilibre plaisant entre l’action et la danse.

Quant aux comédiens, danseurs et chanteurs, ils sont tous parfaits, portés par l’énergie du groupe, ils évoluent selon leurs rôles avec talent. Mention particulière pour Olivier Sitruk vraiment impressionnant et son implacable mentor François Feroleto qui forment un duo particulièrement redoutable auquel le public s’attache rapidement. La musique et la danse tiennent elles aussi leur rôle avec naturel.

Une soirée qui demeure fort plaisante alors que le sujet est sombre.

Au théâtre Actuel La Bruyère jusqu’au 31 décembre 2025

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