
Inspiré du roman en vers, Eugène Onéguine, écrit par Alexandre Pouchkine entre 1823 et 1831, l’Onéguine chorégraphié par John Cranko a été créé en 1965 pour le Ballet de Stuttgart dont il était le directeur.
Un drame romantique russe où tout se joue entre quatre jeunes gens :
- Onéguine, un dandy mondain de St Petersbourg
- Lenski, ami d’Onéguine, poète qui vit pour la poésie allemande
- Olga, fiancée de Lenski
- Tatiana, la sœur d’Olga qui va tomber sous le charme d’Onéguine
Seulement la déclaration d’amour de Tatiana ne va pas plaire à Onéguine qui va déchirer sa lettre et en profiter pour flirter avec sa sœur Olga, promise à son ami Lenski qui provoquera Onéguine en duel…
Le ballet est réalisé sur un mélange de musiques du compositeur Tchaïkovski (mais sans aucune note de l’Opéra éponyme écrit par ce même Tchaïkovski). L’orchestre de l’Opéra national de Paris, sous la baguette de Vello Pähn tiendra une belle place pour nous faire vivre ce drame intense.
C’est un ballet proposant une vision magnifiée de la Russie romantique. On alterne les parties dansées et jouées, l’ensemble est rendu avec grâce. On perçoit l’exigence d’excellence qui est demandée, requérant une forte technicité mais aussi de pouvoir jouer une partition dramatique intense. C’est encore plus compliqué pour les garçons car ils ont de nombreux sauts et portés. L’ensemble est souligné par des décors et des costumes superbes de Jürgen Rose.
Hugo Marchand est un Onéguine ténébreux et dandy par excellence et Dorothée Gilbert est uneTatiana qui va passer du stade de la jeune femme fragile à l’épouse dotée d’une volonté de fer. On a beau être habitué à la magie qui entoure ces deux-là, leur prestation a été exaltante, pleine d’intensité dramatique.
Face à eux, la tâche s’annonçait rude pour ‘exister’ mais Guillaume Diop a mis tout son savoir-faire pour nous proposer un Lenski fougueux à souhait. Et quelle chance pour Aubane Philbert qui a su briller pour jouer avec talent une Olga fragile, future étoile (?). Le reste de la distribution ne démérite pas.
Le public ne s’y trompe pas et ovationne toute la troupe et ressort avec des paillettes dans les yeux.
Au Palais Garnier jusqu’au 7 mars 2025
